vendredi 1 avril 2011

L’accueil mobile ou « maraude » : un devoir de non-abandon


Qu’est-ce que c’est ?


Loin de la définition de « larcin » ou « vol » que l’on trouve dans les dictionnaires, la maraude à l’intention des sdf se caractérise par la recherche, tantôt en camionnette, tantôt à pied, des sans-abris pour leur apporter assistance.

Assistance matérielle tout d’abord avec la distribution de boissons et de nourriture chaudes ou froides (soupes, café, plats cuisinés, conserves, gâteaux secs, etc.), de vêtements (usagés mais lavés et en bon état) ou de kits d’hygiène (shampoing, savon, dentifrice et brosse à dents, tampons ou encore préservatifs). Mais aussi, assistance psychologique et morale puisque les bénévoles et les employés des associations humanitaires viennent à la rencontre des habitants de la rue pour rétablir un lien social, discuter, remonter le moral et parfois orienter les sdf vers une prise en charge psychologique ou médicale. Cette action sociale vise à long terme à établir une vrai relation de confiance afin de les inciter à se réinsérer avec l’aide des associations.

En 2008, une Charte d’Ethique et Maraudes a été rédigée par la Commission du même nom dirigée par Emmanuel Hirsch, directeur du département éthique de l’AP/HP et de l’université Paris-Sud XI. Elle a été signée par la plupart des associations et services de l’Etat pratiquant des maraudes (liste signataires) et précise dans son préambule « La mission de maraude procède de la reconnaissance de l’autre au-delà de sa situation de vulnérabilité. Il s’agit de le retrouver aux marges de la société, aux limites de notre système social, parfois exposé à des menaces vitales. »

Les relations qui se lient dans le cadre de la maraude avec ces personnes en difficultés permettent de les amener vers des centres d’accueil de jour où elles pourront être suivies plus régulièrement et être épaulées dans leurs différentes démarches administratives ou de réinsertion (chercher un travail, un logement, éventuellement un psychologue).


L’organisation


Ces maraudes sont habituellement réalisées par groupe de 4 ou 5 bénévoles supervisés par un responsable de maraude. Elles ont lieux une à deux fois par semaine sur chaque secteur. Tout le monde peut devenir maraudeur. L’expérience de la rue ou de l’assistance sociale est bien un atout supplémentaire, mais en général la détermination et la sensibilité à la question suffise à intégrer une équipe.

Ces associations fonctionnent grâce à des dons faits par des particuliers ou des entreprises en argent lors de grandes campagnes nationales (par exemple celle de la Croix Rouge qui met en avant Adriana Karembeu) ou tout au long de l’année. Les dons sont aussi faits en nature lors des collectes dans des supermarchés discount ou peu cher (type ED, Lidl, etc.) ou lorsque des personnes cuisinent à leurs frais des plats et les remettent aux maraudeurs. Les associations mettent régulièrement à jour une liste de leurs besoins sur leur site internet.

Il est très difficile de trouver des chiffres significatifs du nombre de maraudes réalisées par les associations en France mais les maraudeurs ont le ressenti de devoir répondre à une demande toujours plus grande, tandis que les dons publics et privés s’étiolent depuis la crise financière de 2008.