vendredi 18 mars 2011

Les jeunes de l’association United à la rencontre des sdfs

Alors que le plan grand froid a pris fin et que les températures remontent petit à petit, les sdfs ont encore besoin d’aide. Depuis un an, les jeunes de l’association United vont régulièrement à leur rencontre à Cergy et à Argenteuil (95) afin de leur distribuer nourriture, boissons chaudes, vêtements et encouragements.

Outre les maraudes tous les week-ends, l’association, basée à Vauréal, a également organisé des collectes pour la Tanzanie ou lors du séisme en Haïti.

Renseignements (bénévoles et dons):Nous les avons suivi dans leurs préparatifs et à la rencontre des sans-abris d’Argenteuil.

Il est 16 heures et malgré une température d’à peine quelques degrés, le soleil réchauffe le visage de Machin et Bidule, deux sans-abris d’Argenteuil. Ils attendent impatiemment l’arrivée des “petits jeunes de Cergy”, qui commence toujours leur maraude à la gare. Il savent qu’il pourront se remplir le ventre avec nourriture et boisson chaude, mais veulent avant tout discuter.

En retard mais toujours au rendez-vous, quatres jeunes bénévoles de l’association United arrivent en trainant leurs cabats bien remplis. “Comment allez-vous?”, lance Patrick, le responsable de la maraude à l’attention des deux hommes qu’il connait bien. “Vous profitez du soleil?” ajoute sa collègue. “Oui, on le fait maintenant car l’été, au soleil, on morfle.”

Bidule accepte une assiette de pâtes. A cette heure ci, Machin préfère continuer de boire sa biere. Il se montre plus interessé lorsque les jeunes ouvrent leurs malles au trésor. A l’intérieur, des jeans, des pulls et des manteaux en très bon état provenant de dons. Il se lève, regarde la marchandise. “C’est de la marque en plus!” et porte son dévolu sur un jean taille 44 à l’éfigie de Coyotte, le héros de dessin animé. Bidule mange en silence et accepte d’un hochement de tête de prendre un pull.

Quelques passants viennent les saluer, la plupart filent sans un regard vers leur train. Truc, un cinquantenaire à l’accent allemand, vient également à la rencontre de l’équipe. Un café et un sandwich suffiront pour lui donner le sourire. Il raconte fierement combien il gagnait en travaillant en Allemagne et qu’il a trois squats où dormir en plus du centre pour les sdfs.

La conversation s’engage pendant une bonne demi-heure. Politique française, vie passée, relation avec les autres sdfs, les sujets sont nombreux mais le temps des bénévoles est compté. Il doivent parcourir la ville à la recherche d’autres sans domicile fixe.

Derrière le supermarché, personne. Direction l’Eglise. En chemin, un homme leur demande une petite pièce. Visiblement, il ne connait pas l’association. Sa surprise est grande lorsqu’on lui propose de la nourriture et des vêtements. Il semble géné d’accepter mais repart tout de même avec un jean et un manteau de pluie. Peu bavard, il remercie et file, la tête basse.

A l’eglise, ils retrouvent Corine devant le bar tabac. Des en fants sont attroupés autour d’elle. Inquiet, Patrick tente de les faire fuir mais se rend vite compte de son erreur. Les jeunes essaient de consoler la femme en pleurs suite à une altercation avec un homme qui a voulu l’ecraser. Elle refuse l’aide de United mais demande un verre d’eau au patron du bar qui lui refuse, las de la voir squatter devant son commerce. Un enfant lui ammene le verre d’eau pendant que l’equipe s’éloigne ne sachant pas vraiment comment la calmer.

Direction le centre d’hebergement pour les sdfs de la ville, un grand dortoir mixte d’une vingtaine de lit. La cuisinière du centre reçoit volontiers les restes de nourriture de la maraude qu’elle servira ce soir aux résidents. Les conversations continuent jusqu’à la tombée du jour vers 18h. Rendez-vous est donné à la semaine prochaine.


06 12 24 16 98 (Leslie Brassac)

06 17 09 50 40 (Kevin Polygone)

association.united@gmail.com